Le 10 février 1779 Voltaire arrive à Paris. Il a 84 ans et il y a 25 ans qu’il n’a pas foulé le sol parisien. Son arrivée est un événement qui fait momentanément oublier toutes les grandes affaires de cette période trouble, 10 ans avant la prise de La Bastille. Dès que son lieu de résidence est connu (chez son ami le marquis de Villette, aujourd’hui « Quai Voltaire ») la foule s’amasse, bloque les rues proches, se déchaîne en hommages et cris d’admiration pour le grand homme. Voltaire c’est, et ce sera toujours, le défenseur de Calas, de Sirven, de La Barre, et d’autres. C’est le lutteur acharné contre l’intolérance et les préjugés, une référence de l’esprit dans de larges couches de la société. Une icône. Le supplice de Calas Ce n’est pourtant pas un Marat ou un Robespierre avant l’heure. Il est très riche. Il n’est pas noble, mais n’oublie pas sa situation de propriétaire foncier, sans ostentation mais sans concessions. Il consacrera une partie de sa fortun