Outre les trois accents (aigus, graves et circonflexes) le français possède un autre signe diacritique suscrit (placé au-dessus des voyelles) : le tréma. Dans cet article nous avons volontairement évité d’utiliser l’écriture phonétique, qui n’est peut-être pas familière à tous les lecteurs.
Le tréma a pour usage principal de transformer un digramme en diérèse.
Rappelons qu’un digramme est un ensemble de deux lettres qui se prononcent ensemble (un trigramme est un ensemble de trois lettres). Par exemple le digramme « ai » dans « main » (on ne prononce pas ma-in), le « ch » de « chocolat », le « ph » équivalent au « f », le « ei » de « seiche » (on ne prononce pas se-iche), etc. La langue française possède un très grand nombre de digrammes ce qui, semble-t-il, pose des difficultés à ceux qui apprennent cette langue. Notons qu’en espagnol il n’existe que cinq digrammes (digrafos) :ch, ll, rr, qu, gu. Notons également que, dans cette langue le ñ est considéré comme une lettre à part entière et non pas comme une consonne dotée d’un signe diacritique.
Lorsque, en français, en particulier grâce à un tréma, un ensemble de deux lettres qui forment normalement un digramme doit se prononcer comme deux lettres distinctes on obtient une diérèse. Par exemple le mot « maïs » se prononce « ma-is », et non pas de la même manière que la conjonction « mais ». Le tréma est essentiellement utilisé sur les voyelles i et u, rarement sur la voyelle « e ». Nous évoquerons plus loin le cas particulier des voyelles a et y.
Cas de la voyelle « ï » : le « i » porte un tréma dans les trois mots français possédant la finale « guïté » : ambiguïté, exiguïté, contiguïté. Son rôle est alors de conserver le son « u ». Il en est de même pour tous les mots (assez nombreux) qui possèdent la finale « oïde » ; ovoïde, sphéroïde, spermatozoïde, etc. Le tréma permet de conserver le son « o » et de ne pas prononcer « oi » comme dans « loi, foi, etc. ». Enfin, de nombreux mots contiennent un « ï » pour que la voyelle qui le précède soit prononcée indépendamment du fait que ce soit ou non une terminaison : aïeul, haïr, laïque, païen, coïncidence, baïonnette, coïnculpé, mosaïque, Zaïre, etc.
Cas de la voyelle « ü » : depuis la réforme de 1990, on doit théoriquement faire porter le tréma, dans les finales signalées plus haut, sur la lettre « u », et non pas sur la lettre qui précède. Il en résulte que ce que nous avons dit plus haut sur la finale « guïté » devient maintenant valable pour la finale « güité ». D’autres exemples de mots avec « ü» : capharnaüm, cigüe, crapaüter, gageüre, mydaüs (animal), etc. Mais la très grande majorité des mots français contenant un « ü » sont des noms propres (ou leurs dérivés) provenant essentiellement de l’allemand. Dans ce cas le tréma est une conservation de « l’ulmaut » qui s’écrit de la même manière (par exemple « Düsseldorf, etc.»).
Cas de la voyelle « ë» : à notre connaissance il existe peu de mots français doté d’un «ë » : Noël, canoë, Israël (nous ne prétendons pas que cette liste de 3 mots soit exhaustive ; nous avons recherché des exemples courants). Il faut noter que le tréma disparaît au profit d’un « e » avec accent aigu, dans les mots de la même famille (canoéiste, israélien, israélite).
Cas de la voyelle « ä» : Il n’existe que huit mots de la langue française qui contiennent un « ä » et ce sont tous de mots rares d’origine étrangère : län, tjäle, Länder, ländler, Kärcher, skärgård, minnesänger, Friedländer.
Cas de la voyelle « ÿ » : il n’existe que 18 mots français comportant un « ÿ » et ce sont tous des noms communs ou des dérivés de noms communs : Aÿ, L’Haÿ-les-Roses, Moÿ-de-l’Aisne, etc.
Conclusion : l’usage du trémas dans la langue française ne pose de problèmes que pour les mots d’origine étrangère ou rares. Dans tous les autres cas, et malgré la réforme de 1990, il ne pose pas de difficultés majeures.
Autor : Maria del Rosario S.
Le tréma a pour usage principal de transformer un digramme en diérèse.
Rappelons qu’un digramme est un ensemble de deux lettres qui se prononcent ensemble (un trigramme est un ensemble de trois lettres). Par exemple le digramme « ai » dans « main » (on ne prononce pas ma-in), le « ch » de « chocolat », le « ph » équivalent au « f », le « ei » de « seiche » (on ne prononce pas se-iche), etc. La langue française possède un très grand nombre de digrammes ce qui, semble-t-il, pose des difficultés à ceux qui apprennent cette langue. Notons qu’en espagnol il n’existe que cinq digrammes (digrafos) :ch, ll, rr, qu, gu. Notons également que, dans cette langue le ñ est considéré comme une lettre à part entière et non pas comme une consonne dotée d’un signe diacritique.
Lorsque, en français, en particulier grâce à un tréma, un ensemble de deux lettres qui forment normalement un digramme doit se prononcer comme deux lettres distinctes on obtient une diérèse. Par exemple le mot « maïs » se prononce « ma-is », et non pas de la même manière que la conjonction « mais ». Le tréma est essentiellement utilisé sur les voyelles i et u, rarement sur la voyelle « e ». Nous évoquerons plus loin le cas particulier des voyelles a et y.
Cas de la voyelle « ï » : le « i » porte un tréma dans les trois mots français possédant la finale « guïté » : ambiguïté, exiguïté, contiguïté. Son rôle est alors de conserver le son « u ». Il en est de même pour tous les mots (assez nombreux) qui possèdent la finale « oïde » ; ovoïde, sphéroïde, spermatozoïde, etc. Le tréma permet de conserver le son « o » et de ne pas prononcer « oi » comme dans « loi, foi, etc. ». Enfin, de nombreux mots contiennent un « ï » pour que la voyelle qui le précède soit prononcée indépendamment du fait que ce soit ou non une terminaison : aïeul, haïr, laïque, païen, coïncidence, baïonnette, coïnculpé, mosaïque, Zaïre, etc.
Cas de la voyelle « ü » : depuis la réforme de 1990, on doit théoriquement faire porter le tréma, dans les finales signalées plus haut, sur la lettre « u », et non pas sur la lettre qui précède. Il en résulte que ce que nous avons dit plus haut sur la finale « guïté » devient maintenant valable pour la finale « güité ». D’autres exemples de mots avec « ü» : capharnaüm, cigüe, crapaüter, gageüre, mydaüs (animal), etc. Mais la très grande majorité des mots français contenant un « ü » sont des noms propres (ou leurs dérivés) provenant essentiellement de l’allemand. Dans ce cas le tréma est une conservation de « l’ulmaut » qui s’écrit de la même manière (par exemple « Düsseldorf, etc.»).
Cas de la voyelle « ë» : à notre connaissance il existe peu de mots français doté d’un «ë » : Noël, canoë, Israël (nous ne prétendons pas que cette liste de 3 mots soit exhaustive ; nous avons recherché des exemples courants). Il faut noter que le tréma disparaît au profit d’un « e » avec accent aigu, dans les mots de la même famille (canoéiste, israélien, israélite).
Cas de la voyelle « ä» : Il n’existe que huit mots de la langue française qui contiennent un « ä » et ce sont tous de mots rares d’origine étrangère : län, tjäle, Länder, ländler, Kärcher, skärgård, minnesänger, Friedländer.
Cas de la voyelle « ÿ » : il n’existe que 18 mots français comportant un « ÿ » et ce sont tous des noms communs ou des dérivés de noms communs : Aÿ, L’Haÿ-les-Roses, Moÿ-de-l’Aisne, etc.
Conclusion : l’usage du trémas dans la langue française ne pose de problèmes que pour les mots d’origine étrangère ou rares. Dans tous les autres cas, et malgré la réforme de 1990, il ne pose pas de difficultés majeures.
Autor : Maria del Rosario S.
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